Édito

accès)s( dédie la 22e édition de son festival au design et à sa capacité à faire signe dans l’art. Du latin designare, « marquer un signe », le design est créateur d’objets, d’environnements, de graphismes tant fonctionnels qu’esthétiques ou industriels. À travers une programmation plurielle (expositions, conférences, projections, performances…), le festival accès)s( #22 célèbre les artistes qui explorent l’objet, ses différents médiums et concepts et qui se jouent de la porosité art/design.

Quid de l’objet intelligent, à comportement, objet de signe(s) et de design, graphique ou interactif ? C’est cet art, de l’objet à l’usage, que célèbre le festival accès)s( avec DESIGN DES SIGNES cet automne à Pau et dans son agglomération. « Ce qui est utile est beau ! » proposait Platon dans le cadre d’une cité idéale. En route vers ce monde idéal, le design nous fait la promesse d’une cohésion sociale où l’usage flirte avec la magie de l’art, les technologies en embuscade. Du Bauhaus au ready-made Duchampien en passant par l’oiseau de Constantin Brâncusi : l’objet fait signe et société. Le tournant du XXIe siècle nous porte à envisager non plus, un design « d’objet isolé » mais « un design de l’environnement social » de l’objet. C’est à travers l’observation de ce « curseur » usage/art que manipulent aussi bien Matalie Crasset que Philippe Ramette, qu’accès)s( interroge l’art « praticable » tel que le travaille Samuel Bianchini, invité d’honneur, entouré d’une trentaine d’artistes, jeunes (Alizée Armet, Raphaëlle Kerbrat... ) ou historiques (Robert Breer, Nicolas Schöffer... ) dont l’art fait des signes !

— Jean-Jacques Gay