Des moments de vie réels au sein du collège qui a changé considérablement l’environnement scolaire, seront prélevés durant une semaine (Heptaméron) puis transformés, modifiés, détournés au moyen des médiums essentiellement numériques.

À la croisée des Arts et dans l’interdisciplinarité la plus complète, les collégiens proposeront comme production finale une installation interactive où le spectateur, dans sa performance, agirait sur l’espace, déclenchant des sons et images à la frontière du visible, du supportable, sonore, du réel, de l’incroyable, de l’imaginaire etc.

Présentation et inspiration : l’HEPTAMERON (du grec hepta, sept et hemera, jour) écrit par Marguerite de Navarre. Cette œuvre est originale par sa forme, mais aussi par la manière d’y mettre en forme les débats sur un thème particulier, c’est à dire avoir des approches et points de vue différents, des associations d’idées, des désaccords qui donnent ainsi une vision plurielle et complexe de la société du XVIe siècle.

Still processing interroge les statistiques de mortalité dans les conflits armés ayant cours actuellement à travers le monde. Les notes, les sons, le rythme ainsi que la représentation visuelle sont construits à partir de ces statistiques. Au cœur du dispositif, acteur de l’information qu’il reçoit, le spectateur observe alors la traduction sonore et visuelle des chiffres et peut ainsi mieux saisir la terrible réalité dont elle fait état.

Still processing cherche à redonner une forme sensorielle, presque corporelle à ces données chiffrées. Elle se joue ainsi des représentations purement statistiques diffusées et répétées par les mass-médias et révèle à notre sensibilité ce que la simple donnée rabâchée finit par dissimuler : l’insoutenable réalité du nombre de victimes. Le flot incessant de données livrées par les différents médias provoque une étonnante forme d’abstraction, un décorum auquel on ne prête plus guère attention.

A l’inverse, Still processing est une parenthèse de temps pour essayer d’appréhender le fait guerrier au travers du prisme singulier, mais essentiel, du coût humain qu’il implique.

conception, scénographie, programmation et musique : Gaëtan Gromer
motion design : Henri Gander
programmation et électronique : Benoît Jester
menuiserie : Gabriel Osswald
production : Les Ensembles 2.2
création au musée Pierre Noël de Saint-Dié le 17 octobre 2014